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Mask of Nyarlathotep
16 octobre 2008

LE PROJET DE MANUSCRIT

Ces notes ont été écrites à Nairobi par Jackson Elias qui les a ensuite envoyées à son éditeur Jonah Kensington. Il y a sept séries de feuilles de papier blanc couvertes sur une face de l'écriture précise d'Elias. Elles ont été classées et agrafées ensemble. Elles sont relativement cohérentes et semblent sur bien des points complètes, et pourtant elles n'aboutissent à aucune conclusion, ne donne ni connections, ni même un plan général.

LA PREMIERE SERIE de documents de Nairobi passe en revue les administrations, les responsables et les villages qu'Elias a visités. Ses recherches portaient avant tout sur les cultes et les rituels. Il n'y a rien de concluant, si ce n'est qu'Elias ne croyait pas à la thèse officielle du massacre de l'expédition Carlyle.

LA DEUXIEME SERIE décrit son voyage jusqu'au lieu du massacre. Il note en particulier que la terre y était complètement nue, et que toutes les tribus de la région évitent ce lieu, prétendant qu'il est maudit par le Dieu des Sombres Tempêtes dont la demeure est au sommet de la Montagne Noire.

LA TROISIEME SERIE est une interview avec Johnstone Kenyatta qui prétend que les meurtriers de l'expédition Carlyle sont en fait des membres du Culte de la langue sanglante. Il prétend que le culte serait basé quelque part dans la montagne appelée les Monts Noirs et que leur grande prêtresse serait un esprit issu de la montagne. Elias est sceptique mais Kenyatta insiste sur ce point. Dans ses remarques, Elias note que les tribus locales craignent et détestent le clergé du culte, que la magie tribale est sans effet sur le culte, et que le Dieu qu'ils adorent n'est pas de ce monde.

LA QUATRIEME SERIE suit les pistes données dans l'interview avec Kenyatta. Elias confirme l'existence du culte de la langue sanglante en recoupant plusieurs sources fiables, bien qu'il n'y ait pas de preuves à proprement parler. Des légendes courent sur des enlèvements d'enfants destinés au sacrifice. Des créatures aux larges ailes sont sensées descendre de la Montagne Noire pour emporter des habitants de la vallée. Le culte adore un Dieu inconnu des folkloristes et qui ne semble pas correspondre aux schémas habituels des Dieux de la région. Elias cite en particulier "Sam Mariga, tr-sta".

LA CINQUIEME SERIE est une simple feuille de papier servant d'aide mémoire à Elias: "le parcours de l'expédition Carlyle basée au Caire doit être examiné en détail". Il pense que la raison du départ de l'équipe vers le Kenya se trouve dans les sables de l'Egypte.

LA SIXIEME SERIE est une longue interview avec le très expérimenté Lt. Mark Selkirk qui dirigeait le groupe qui a retrouvé les restes de l'expédition Carlyle. Selkirk déclare que les corps présentaient un état de préservation remarquable malgré le temps où les cadavres sont restés à l'air libre -"comme si la corruption et la pourriture elles-mêmes n'osaient approcher ce lieu". Il note de plus que les victimes ont été déchiquetées par ce qui semble être des animaux bien qu'il ait du mal à imaginer quel animal pourrait s'acharner à démembrer des cadavres de façon aussi systématique. "Inimaginable, inexplicable". Selkirk reconnaît la possibilité d'une implication des peuplades Nandis, mais il soupçonne que les charges contre les cinq "bandits" soient montées de toutes pièces. "Ce ne serait pas la première fois" note t'il cyniquement. Enfin le Lt. Selkirk confirme l'absence des corps des leaders de l'expédition parmi les restes retrouvés - seul les cadavres des porteurs étaient visibles sur cette plaine désertique.

LA SEPTIEME SERIE est lui aussi composé d'un seul feuillet. Elias est tombé sur un certain Nails Nelson au bar Shambala à Nairobi. Nelson, mercenaire, a monté quelques coups tordus sur la frontière Somali-Abyssinienne pour le compte de l'Italie avant de s'échapper au Kenya après avoir doublé ses employeurs. Il prétend avoir vu Jack Brady vivant à Hong Kong en mars 1923, soit bien après la déclaration de décés dudis Brady et du reste de l'expédition par le tribunal Kenyan. Jack était selon lui amical mais semblait sur ses gardes et taciturne. Nelson n'a pas insisté. De cette conversation Elias déduit que d'autres membres de l'expédition pourraient être en vie.

LA HUITIEME SERIE est un plan de travail pour le livre, mais il est pour ainsi dire dépourvu d'information : on y trouve seulement  avec des notes du type "expliquer ce qui est arrivé" et "donner les raisons".

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